Ce que j’ai appris en quatre mois:
What I learned in four months: Leçon Numéro 1: Saisir les opportunités rend heureux L’année dernière pendant ma dernière année de bac, j’ai été confrontée à mon premier choix d’importance supérieur à « qu’est-ce que je vais mettre à l’école demain pour que les mecs me remarquent ? ». Je devais décider entre l’université et une année de césure. J’ai longtemps pesé les pours et les contres jusqu’à ce que je réalise que la seule question qu’il fallait que je me pose était « qu’est-ce qui te rendra la plus heureuse ? ». A la seconde où je me suis posée cette question, j’ai décidé de partir au Cambodge. Je n’avais pas réalisé ce jour-là que j’avais lancé ma machine à opportunité. Ces derniers quatre mois ont été plus que révélateurs. Depuis que je suis arrivée ici, j’ai décidé de dire « oui ». « Oui » au spectacle de danse mardi prochain, « oui » au dîner en ville ce soir avec un ami d’ami, « oui » à boire des bières avec mes étudiants après les cours, « oui » aux 7 heures de bus pour aller marcher dans la jungle Cambodgienne. Je n’étais pas comme ça en France. J’avais trop peur de l’inconnu, peur de dire « oui », puisque qu’en disant « non » je me garantissais la sécurité et je pouvais rester dans ma bulle bien au chaud sans problèmes. J’avais tellement tort. Les meilleures expériences et les plus belles rencontres de ma vie furent une série d’opportunités auxquelles j’ai osé dire oui. Je fais confiance à la vie et croyez-moi, la vie me le rend bien. Résultat : Aujourd’hui, je dis plus « oui » que « non ». Faites-moi plaisir, lancez votre machine à opportunité, faites confiance à la vie et soyez heureux. Lesson Number 1: Making the most out of every opportunity is the way to happiness Last year during my final year of high school, I was confronted with the first "important" decision of my life which for once was not related to my usual existential crises of what to wear to a party or what to eat for breakfast. I had to decide between going to university or taking a year off. Some argued that it was not a very difficult decision since both options would lead to a good outcome yet this choice would change the person I was and my out look on the world forever. After drawing my 76th Pros and Cons table, I asked myself "what would make you happier". And that day I decided to leave for Cambodia. The last few months have helped me grow and blossom on so many levels. Since my arrival, I have decided to say "yes". "Yes" to the dance show next week, "yes" to the dinner in town tonight with the friend of a friend that I have never met, "yes" to drinking beers with my students after school at their house and "yes" to going on a seven hours bus ride to the Cambodian jungle just to go on a hike. I didn't use to be this way. I used to say "no" because saying no is so much easier and it kept me in my comfort zone. Thing is, staying in my comfort zone wasn't fun anymore, and saying "yes" has made me more open minded and adventurous. The best experiences and the most beautiful encounters of my life have been the products of a series of opportunities I dared to take. I trust life, and believe me, I get it back in the best ways. Result: Today, I say "yes" more than I say "no". Do me a favor and start saying "yes" instead of letting the fear of the unknown take over your life. It's too short and you deserve to be happy. Leçon Numéro 2 : Etre prof n’est pas aussi cool que l’on peut penser Ne pas passer d’examens pendant des heures, ne pas recevoir de notes, ne pas avoir de devoirs, ne pas devoir écouter une personne parler pendant une heure le vendredi après-midi… voilà le rêve de la majorité des lycéens. Etre prof paraît être la solution la plus simple puisque le travail d’un professeur correspond à l’opposé de celui d’un élève. Et pourtant, le lycée me manque et je suis envieuse de mes élèves. Ne pas passer d’examens pendant des heures se transforme en « observer des élèves pendant des heures » et croyez-moi, le temps passe plus vite en examen qu’en tant que prof. Ne pas recevoir de notes devient « corriger les copies » et celui-là n’est pas fun non plus. Et pour finir, ne pas devoir écouter une personne parler pendant une heure le vendredi après-midi devient rapidement « jalouser ses élèves d’être entre amis en classe et de pouvoir chuchoter et rigoler pendant des heures ». Comme d’habitude, je réalise à quel point j’aime quelque chose une fois que je ne l’ai plus. J’en ai bien profité, mais il est important de réaliser la chance que l’on a, d’apprécier les opportunités de notre vie et de vivre le moment présent. Résultat : je profite de chaque expérience, de chaque moment, parce que plus j’avance dans ma vie, plus je remarque que tout passe bien trop vite. Lesson Number 2: Being a teacher is not as cool as you would expect Not having hours of exams, not getting graded, not having homework, not having to listen to a person speak for hours on a friday afternoon... that's the ultimate high schooler's dream. Being a teacher always seemed so easy and laid back to me until I became one. I miss high school more than ever before and I catch myself being envious of my students. Not spending hours in exams became "watching students write for hours with nothing to do", and believe me, time actually goes by faster when you're the one doing the exam. Not being graded becomes "correcting copies" and that the worst part of being a teacher. And the hours of listening on a friday tranforms into "wishing I could be in class, joking with all my friends and gossiping at lunch". As usual I realized how much I loved something once I didn't have it anymore. It made me realize how important it is to appreciate what I have, not take things for granted and live in the moment. Result: I enjoy every second of every experience and adventure because the older I get, the more I realize how fast everything is going by. Leçon Numéro 3 : Etre prof est aussi cool que ce que l’on peut penser Certes, l’école et « l’éducation » me manquent, mais instruire et aider les autres reste une des choses les plus belles qu’il soit. Pouvoir partager, éduquer et offrir ses connaissances à ceux qui en on besoin est magique. Résultat : chaque jour j’essaie d’apprendre quelque chose de nouveau et de positif aux personnes que je rencontre. Ce n’est pas pour me croire plus intelligente, mais pour partager et enrichir le reste du monde comme j’aime que le reste du monde m’enrichisse. Lesson Number 3: Being a teacher is just as cool as you would expect Of course, I miss school and getting an "education" but teaching and helping others expand their knowledge is one of the most gratifying things in the world. Being able to share and educate others who need it is truly magical. Result: everyday, I try teaching something new to everyone I meet. That way everyone learns new things everyday, just like I do. Leçon numéro 4 : L’argent, c’est chiant Etre une adulte est à la fois génial et absolument horrible (et encore, j’ai de la chance d’habiter au Cambodge et d’avoir la vie que j’ai). J’ai appris qu’avoir une carte de crédit fait oublier que les dépenses s’accumulent, que faire ses comptes est terriblement ennuyeux et que l’argent de poche de Maman et Papa c’était bien pratique ! J’ai aussi appris qu’avec 20 dollars je pouvais nourrir une famille de Cambodgiens pendant 1 semaine. Bref, il n’y a aucune logique à l’argent et le monde est injuste, mais ça je ne vous l’apprends pas. Résultat : j’arrête de manger autant et je fais plus attention à ce que je dépense. Vis à vis de l’injustice mondiale, je vous tiens au courant de mon programme présidentiel dans quelques semaines... Lesson Number 4: Money is bullshit Being an adult is both so gratifying and absolutely horrible. So far, I've learned that having a credit card is the worst way to have any self control over your money, doing accounting is one of the most boring and depressing tasks ever and having Mom and Dad's weekly allowance was so much easier. I also learned that with 20 dollars, I can feed a whole family in Cambodia and that therefore money is completely illogical and this whole world is unjust and terrifying. But everyone already seems to have accepted that. Result: I stopped eating as much. And regarding the worldwide injustice, I'll keep you posted on my presidential programme. Leçon Numéro 5 : Sourire fait grandir J’ai appris à sourire. Sourire au gardien de PSE, sourire au chauffeur de tuk tuk, sourire à la marchande d’ananas, sourire aux enfants qui me disent bonjour, sourire à la vie et aux paysages quand je marche toute seule dans la rue. Ce sourire vient naturellement dans un pays ou tout le monde vous sourit et vous tend la main. Un sourire franc, plein de lumière et d’amour. Un sourire qui disparait quand je retourne en France et que personne n’y répond. C’est comme si “être heureux et apprécier ce que l’on a” était devenu un crime. Résultat : je souris deux fois plus parce que je déteste ne pas sourire et qu’un jour, tout le monde sourira et le monde se portera mieux. Lesson Number 5: Smiling helps you grow I learned to smile. Smile at the PSE guard, smile at the tuk tuk driver, smile at the pineapple lady, smile at the kids that say hello to me on the street, smile at the city when I walk alone in the streets. It came naturally as I grew accustomed to the people surrounding me. The radiant Cambodian smiles are beautifully franc and contagious. Unfortunately these smiles are nowhere to be found when I go back to France. Almost as if smiling and appreciating life is a crime. Result: I smile twice as much because one smile can go a long way. Leçon Numéro 6 : Parler Français comme une Française de 18 ans Aussi bizarre que cela puisse paraître, j’ai réappris à parler Français au Cambodge. Après sept ans dans des écoles anglophones, avec des amis anglophones, mon Français en était resté au Français que je parle à la maison avec ma famille. Ce que j’avais oublié, c’est que chaque génération dans chaque pays a ses expressions, un jargon et des mots que je n’avais jamais entendus. Alors quand je suis arrivée au Cambodge et que tous mes nouveaux amis étaient des Français entre 18 et 26 ans, ça m’a pris plusieurs semaines pour pouvoir comprendre et réapprendre ce nouveau Français ponctué de mots comme « cassos » et « meuf » et d’expressions comme « je colle ». Ce problème peut paraître insignifiant mais ne pas parler sa propre langue est extrêmement frustrant et ça m’a déstabilisé pendant quelque temps. Résultat : Je parle comme une meuf de 18 ans mais je kiffe. Lesson Number 6: Speaking like a French 18 years old I know it sounds weird but I basically had to learn a whole new version of French in the last four months. I had been in international schools for the last seven years and all my friends are English speakers, therefore making my French limited to "home" speaking. What I had forgotten is that every country and generation has it's own little version of its language. So when I arrived in Cambodia and became friends with mostly just French people, I was a bit lost and it took a few weeks for me to catch up on all the new slang. It may seem like a very small and insignificant problem but not speaking my own language was very frustrating. Result: I now speak like every basic 18 year old French chick. Leçon Numéro 7 : La pauvreté n’équivaut pas à la misère Le Cambodge est un des pays les plus pauvre d’Asie. A cause de cette information purement mathématique et impersonnelle, la France et d’autres pouvoirs économiques ont étiqueté la pauvreté du Cambodge en tant que misère. Seulement, les Cambodgiens ne sont pas miséreux. J’irais même jusqu’à dire qu’ils sont plus heureux que la majorité des Français. La pauvreté n’équivaut pas la misère, tout comme la misère n’est pas le résultat de la pauvreté. Cet amalgame est une des raisons pour laquelle l’occident se sent si investi dans la remontée économique des pays en voie de développement. Ils se croient si puissants et instruits alors que les pays comme le Cambodge ont besoin de bien d’autres choses que des leçons de vie. Les Cambodgiens ne meurent pas de faim, leurs enfants ont accès à l’école et le pays se relève doucement d’une histoire à la fois majestueuse et traumatisante. Résultat : demander à quelqu’un ce dont il a besoin reste quelque chose d’extrêmement important. Cela évite les conflits, les pertes de temps et d’argent et les amalgames. Lesson Number 7: Poverty does not mean misery Cambodia is one of the poorest countries in Asia and because of this impersonal and mathematical fact, France and other major economic powers have judged it fair to label the country as "miserable" or as Trump would say: "a shithole country". Yet, Cambodians are not miserable, they are happier than most French people and if these four months have taught me anything it's that poverty does not equal to misery and vice versa. This amalgam is one of the reasons why western countries feel so invested in the economic and social recoveries of LEDCs. They feel so powerful and knowledgeable and have the urge to impose their ways onto countries who don't require the same system. Cambodians are not starving, kids go to school and the culture is recovering from a conflicting, majestic and traumatic history. The country need help, not crushing. Result: asking someone what they need is one of the most important steps to helping someone up. That way, conflicts, waste of time and money and amalgams are avoided. Leçon Numéro 8 : La vie est belle et les bébés Cambodgiens sont les plus beaux du monde Ces derniers quatre mois m’ont ouvert l’esprit, appris à découvrir et accepter le monde et les gens autour de moi, recevoir sans donner et donner sans recevoir. Aujourd’hui, je suis plus heureuse, plus instruite et plus sereine que jamais. L’humanité et les gens sont beaux. Cela fait quatre mois que j’observe ce pays qui se nourrit d’amour et de collaboration et ça m’a redonné foi en ce que je veux faire du reste de ma vie : changer le monde. Aujourd’hui plus que jamais, je sais que l’amour gagne toujours, que l’éducation est la solution et qu’il y a bien plus de bien que de mal sur cette belle planète. Résultat : je suis une citoyenne du monde PS: les bébés Cambodgiens sont les plus beaux bébés du monde et si vous ne me croyez pas achetez vos billets vous ne le regretterez pas ! Lesson Number 8: Life is beautiful and Cambodian babies are the world's most beautiful babies These last four months have opened my mind to many opportunities, adventures, souls and discoveries and I am forever changed for the better. Today, I am happier, more knowledgeable and serene than I have ever been. Humanity and people are beautiful and after observing a country which nourishes itself on love and sharing, I have faith that I will be able to achieve my life goal: change de world for the better. Today more than ever, I know that love wins, that education is the solution and that there is a lot more good than evil on this great planet. Result: I am a citizen of the world PS: Cambodian babies are the world's most beautiful babies, if you don't believe me, buy your plane tickets and we'll talk when you're back.
2 Commentaires
Papa
1/14/2018 11:44:17 am
8 bonne leçons à lire et relire en cas de coup de blues !!!
Réponse
Ève Toulza
1/15/2018 04:46:58 am
Bravo bravo bravo!
Réponse
Laisser une réponse. |
Author/AuteurPolitics and international relations student, I wish to discover the world through smiles and sharing. Archives
Novembre 2017
Catégories |